Comment LayerZero résout-il les problèmes du cross-chain avec un seul contrat ? Plus de 150 blockchains, 800M$ de volume mensuel, des frais inférieurs à 1$

Les ponts inter-chaînes sont-ils vraiment sur le point d’être dépassés ?

Le CEO de LayerZero Labs, Brian Pellegrino, a récemment révélé lors d’une interview une donnée marquante : rien qu’en octobre, plus de 3,8 milliards de dollars ont circulé dans l’écosystème LayerZero, et le total des frais de transfert de 800 millions de dollars n’a même pas atteint 1 dollar.

Comparé aux ponts inter-chaînes traditionnels, qui nécessitent d’emballer des actifs et de passer par de multiples intermédiaires avec des processus complexes, la différence est effectivement flagrante.

Les smart contracts comme “messagers”, sans besoin de dépositaire

La logique centrale de LayerZero tient en quatre mots : relais de messages.

Pellegrino explique que LayerZero est essentiellement un réseau de smart contracts immuables déployés sur plusieurs blockchains. Il agit comme une “couche invisible”, transmettant données et valeur entre les chaînes, sans nécessiter de tiers de confiance.

C’est comparable au protocole TCP/IP de l’internet des débuts : les utilisateurs ignorent souvent son existence, mais il fait tourner la machine.

À l’inverse, la génération précédente de ponts inter-chaînes repose sur des wrapped tokens (jetons emballés) et une garde centralisée. Quels problèmes cela pose-t-il ? Concentration du risque. Si le dépositaire se fait pirater ou fait un rug pull, tout le pool de liquidité inter-chaînes peut tout simplement disparaître. On a déjà eu trop d’exemples dans l’histoire.

Modèle OFT : faire des stablecoins des “jetons multi-chaînes natifs”

Le modèle Omni-Chain Fungible Token (OFT), récemment promu par LayerZero, est particulièrement intéressant.

En résumé : des émetteurs d’actifs comme Circle ou Tether peuvent, sur l’infrastructure LayerZero, déployer un ensemble de smart contracts pour gérer une offre unifiée de l’USDT sur plus de 150 blockchains, avec frappe et destruction synchronisées.

Ce n’est plus le vieux schéma “mint sur la chaîne principale, wrap sur les autres”, mais une liquidité native et fluide entre les chaînes.

Les chiffres confirment la puissance de ce modèle : le projet USDT Zero, utilisant la technologie LayerZero, a vu son offre en circulation augmenter de près de 10 milliards de dollars en 9 mois, générant plus de 400 millions de dollars de revenus directs.

Plus de 150 blockchains intégrées, Stellar : une étape clé

LayerZero vient d’intégrer la blockchain Stellar, ajoutant la capacité d’interconnexion à plus de 150 blockchains et 500 actifs.

Qu’est-ce que cela implique ? Des institutions traditionnelles comme MoneyGram ou Franklin Templeton peuvent désormais, via l’infrastructure de paiement mondial de Stellar, accéder directement à l’ensemble de la liquidité crypto.

Ce n’est pas juste une intégration technique, c’est une véritable “poignée de main” entre la finance traditionnelle et les actifs on-chain.

Totalement permissionless et immuable

Pellegrino insiste sur un point souvent négligé : LayerZero Labs n’a aucun contrôle sur l’écosystème.

Tous les smart contracts sont conçus en opt-in (connexion volontaire) et append-only (ajout uniquement). Même si LayerZero Labs voulait nuire, ils ne pourraient pas modifier les opérations des utilisateurs. Cette philosophie s’apparente à celle du Bitcoin : l’infrastructure de base doit être totalement neutre.

Réaction du marché

Au moment de la publication des données :

• Prix du ZRO : 1,64 $
• Baisse 24h : -3,64 %
• Capitalisation : 336,97 M$
• Hausse sur la semaine : +3,51 %

Malgré la récente correction, un volume mensuel de 800 millions de dollars et des frais quasi nuls sont en train de redéfinir la structure de coûts de l’infrastructure inter-chaînes. C’est une histoire à suivre sur le long terme.