Les actions de la Banque du Japon récemment ont suscité l’attention. La reprise économique, la tension sur le marché du travail qui pousse à la hausse la croissance des salaires des entreprises, combinées à la résilience de l’inflation, ont conduit la banque centrale à maintenir une politique de resserrement, ce qui a directement impacté un facteur clé — le carry trade en yen.

En ce qui concerne ce carry trade, le mécanisme n’est en réalité pas compliqué. Par le passé, des institutions mondiales empruntaient à faible coût en yen pour investir dans des actifs cryptographiques, formant ainsi un important pool de fonds d’arbitrage. Mais maintenant, le taux de référence japonais a augmenté à 0,75 %, atteignant un sommet de près de trente ans. La hausse du coût du crédit, combinée à la prévision d’une appréciation du yen, a forcé les institutions à liquider leurs positions. Et les actifs cryptographiques sont souvent devenus la cible de ventes précoces.

Les données historiques nous donnent un repère. Lors des trois précédentes hausses de taux par la Banque du Japon, le bitcoin a connu des retracements de 20 % à 30 %, avec des ventes assez violentes.

Cependant, la réaction du marché cette fois est un peu différente. D’une part, les attentes de hausse de taux ont déjà été intégrées par le marché, et après l’annonce, les actifs cryptographiques se sont plutôt stabilisés, suivant la règle typique du "acheter la rumeur, vendre la nouvelle". Pourquoi ? La liquidité libérée par la baisse des taux de la Fed a en quelque sorte compensé l’impact du flux de capitaux revenant au Japon.

Mais les risques à long terme ne doivent pas être sous-estimés. La hausse des salaires soutient une inflation persistante, et le cycle de resserrement de la Banque du Japon pourrait continuer, ce qui prolongerait la pression de liquidation du carry trade. De plus, comme les actifs cryptographiques sont déjà étroitement liés aux finances traditionnelles, les institutions ont tendance à vendre en même temps lors de la réduction de leurs positions. Les investisseurs doivent surveiller attentivement les orientations politiques, car l’effet retardé de la contraction de la liquidité pourrait déclencher des ajustements plus profonds par la suite.