À l’heure où la vague Web 3 déferle sur le monde, PayFi (Payment Finance, concept initialement proposé par la présidente de la Solana Foundation, Lily Liu, en 2024) s’impose comme une filière innovante reliant les paiements traditionnels à la technologie blockchain, remodelant à grande vitesse le paysage des paiements transfrontaliers. Imaginez : des utilisateurs réalisant des transferts mondiaux instantanés et à faible coût grâce à la blockchain, sans intermédiaire bancaire, tout en bénéficiant de la stabilité de valeur offerte par les Stablecoins. Il ne s’agit pas seulement d’une avancée technologique, mais de l’aube de la démocratisation financière.
Les Émirats arabes unis, pôle Web 3 du Moyen-Orient, ont mis en place, avec la VARA (Virtual Assets Regulatory Authority) de Dubaï et l’ADGM (Abu Dhabi Global Market) d’Abu Dhabi, un cadre réglementaire crypto-friendly parmi les plus avancés au monde. Pourtant, pour les entrepreneurs et investisseurs ciblant le Marché des Émirats arabes unis (UAE), l’attrait de PayFi cache des “zones à risque” invisibles : les risques de conformité opérationnelle. Comme dans tout marché émergent, l’effet “double tranchant” de la régulation est évident : les opportunités sont abondantes, mais le coût de la non-conformité est élevé.
Au premier semestre 2025, la Banque centrale des Émirats arabes unis (CBUAE), pour manquement à ses obligations AML/CFT (Anti-Blanchiment de capitaux / Lutte contre le financement du terrorisme), a infligé à plusieurs institutions de paiement des amendes totalisant plus de 20 millions AED (environ 5,4 millions USD).
Cet article, axé sur “l’identification des risques et la proposition de solutions”, analyse systématiquement les risques de conformité opérationnelle de PayFi aux Émirats arabes unis. Nous décortiquerons les dernières évolutions réglementaires et des cas concrets, afin d’identifier les “lignes rouges” et de proposer des stratégies et pistes de prévention des risques.
PayFi — Du concept à l’oasis mondiale dans le désert
# 1.1 Qu’est-ce que PayFi ? Pourquoi est-ce “en feu” en 2025 ?
PayFi est la branche paiement de la Finance décentralisée (DeFi), axée sur l’optimisation des processus de paiement via la blockchain et les smart contracts, avec pour priorités : rapidité, sécurité et inclusion. Contrairement aux paiements traditionnels (ex : système SWIFT, où un transfert transfrontalier prend en moyenne 3 à 5 jours), PayFi utilise les Stablecoins (USDT, USDC) ou des protocoles de paiement algorithmiques pour un règlement quasi instantané. Applications typiques :
Transferts transfrontaliers : services de transfert instantané pour le commerce international et les travailleurs migrants.
Paiement marchand : intégration de passerelles de paiement crypto sur les plateformes e-commerce.
Finance embarquée : conversion fluide des actifs virtuels dans les jeux Web 3.
Messari estime que l’objectif de liquidité PayFi atteint 200 à 250 millions USD, avec une forte hausse. PayFi séduit car il résout des problèmes majeurs : la forte friction des paiements traditionnels (perte de 5 à 7 % sur le taux de change) et les barrières réglementaires/sectorielles. Son design désintermédié en fait le choix privilégié des économies émergentes — la révolution du paiement mobile en Afrique s’appuie déjà sur la blockchain pour avancer à grands pas.
# 1.2 Émirats arabes unis : “Côte d’or” de PayFi ou “labyrinthe réglementaire” ?
Pourquoi les Émirats arabes unis sont-ils si prisés par PayFi ? La réponse réside dans leur positionnement stratégique. Redevenus pays sur la liste blanche du FATF (depuis 2024), membres du G20+, les Émirats arabes unis prévoient que l’économie numérique représentera 20 % de leur PIB en 2025. Le Web 3 Festival PayFi Summit d’avril a encore stimulé le Marché, et le plan Vision 2031 de Dubaï fait des actifs virtuels un secteur clé, avec des géants comme Huma Finance et Athar Finance ayant franchi des étapes majeures en 2025.
Opportunités concrètes :
Paradis fiscal : impôt sur les sociétés à seulement 9 % (depuis 2023), transactions crypto exemptées de TVA.
Mécanisme sandbox : la licence Innovation Testing de la VARA permet de tester un projet dans un “environnement contrôlé” pendant 6 à 12 mois, sans licence complète.
Infrastructure : l’ADGM d’Abu Dhabi soutient les Fiat-Referenced Tokens (FRT, tokens adossés à des monnaies fiat), parfaitement adaptés aux besoins de paiement stable de PayFi.
Talents et capitaux : en 2025, le financement des startups crypto UAE dépasse 1 milliard USD, avec 40 % d’investisseurs du Moyen-Orient.
Exploration réglementaire : la dernière proposition du DIFC supprime le plafond d’investissement crypto pour les fonds, favorable à l’intégration de fonds PayFi.
Comparé à 2024, les Émirats arabes unis sont passés du statut de “paradis crypto” à celui de “laboratoire PayFi”, mais attention à ne pas se réjouir trop vite. Le pays dispose d’une architecture de conformité à trois niveaux : “Fédéral + Émirat + Zone franche”. Les activités PayFi peuvent relever à la fois de la loi sur les paiements de la CBUAE et des règles sur les actifs virtuels de la VARA. Une erreur d’inattention peut entraîner des “surprises multiples” de la part de différents régulateurs.
Cadre réglementaire PayFi aux Émirats arabes unis — Qui “garde la porte” ?
Le système réglementaire des Émirats arabes unis est une toile de précision, couvrant toute la chaîne, des paiements traditionnels à l’innovation blockchain. En 2025, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi CBUAE, les projets PayFi doivent relever le défi d’un cadre unifié, à découvrir étape par étape :
# 2.1 Principaux régulateurs et répartition des rôles
La régulation des activités PayFi aux Émirats arabes unis suit un modèle “diviser pour mieux réguler”, avec quatre piliers principaux :
![] ( https://img-cdn.gateio.im/social/moments- 540025 fc 190342 e 64 e 3 a 5 e 74 bf 2 cb 4 c 7)
Astuce : Si vous êtes une startup PayFi, privilégiez la VARA — elle couvre environ 90 % des activités sur les actifs virtuels, avec un délai d’approbation de 3 à 6 mois. Mais pour les activités inter-zones (ex : émission de FRT à l’ADGM), il faut une double déclaration pour éviter le “vide juridictionnel”.
# 2.2 Exigences de licence : de “l’entrée” au “pack complet”
PayFi n’est pas du “plug and play”. Selon les 7 catégories de licence VASP de la VARA, les activités liées au paiement nécessitent au minimum une double licence Advisory + Payment Services. Les critères d’application incluent :
1. Capital minimum : 100 000 AED (environ 27 000 USD), jusqu’à 1 000 000 AED pour les projets à haut risque.
2. Systèmes AML et Contrôle du risque : respect des obligations AML et “Travel Rule”, surveillance et déclaration des transactions selon les exigences.
3. Audit technique : les Nœuds blockchain doivent être vérifiés pour prévenir les attaques malveillantes potentielles.
4. Localisation : au moins un dirigeant résident UAE, bureau à Dubaï obligatoire.
Mais attention : sandbox ≠ exemption, toute infraction pendant la période de test est sanctionnée à partir de 500 000 AED.
# 2.3 Connexion mondiale : impact “débordant” du FATF et de MiCA
La régulation UAE n’est pas isolée. En 2025, les directives VASPs du FATF exigent que les plateformes PayFi suivent l’intégralité du parcours des transactions off-chain, et les Émirats arabes unis les ont pleinement adoptées. Le MiCA (Markets in Crypto-Assets) de l’UE a aussi un impact indirect : les commerçants UAE acceptant des Stablecoins en euro doivent respecter les obligations de transparence des réserves.
Ce cadre montre que la régulation aux Émirats arabes unis est un art d’équilibre entre “innovation friendly” et “tolérance zéro au risque”. Poursuivons avec une analyse approfondie des risques de conformité opérationnelle.
Analyse des risques de conformité opérationnelle — Cas concrets comme “signal d’alarme”
# 3.1 Risque 1 : Surveillance AML/CFT insuffisante — le “trou noir du blanchiment”
Décryptage : Selon les “Directives AML” de la CBUAE, les plateformes PayFi doivent appliquer une approche basée sur le risque pour remplir leurs obligations anti-blanchiment, incluant la connaissance client (CDD), la surveillance des transactions et la déclaration des transactions suspectes (STR). La première infraction réglementaire peut entraîner une amende de 5 millions AED, et en cas de gravité, le retrait de la licence.
Cas d’étude : défaillance AML sur la plateforme Fuze
En août 2025, la VARA a sanctionné la plateforme de paiement crypto Fuze, enregistrée à Dubaï, pour de graves lacunes dans son système AML/CFT, notamment l’absence de surveillance efficace des transactions à haut risque et le défaut de déclaration des activités suspectes, créant une faille potentielle de blanchiment de capitaux. Fuze, VASP proposant des paiements en Stablecoin et traitant plusieurs millions USD par mois, a négligé la connaissance client. Après enquête, la VARA a infligé une amende non divulguée et nommé un “Skilled Person” indépendant pour superviser la mise à niveau du Contrôle du risque sous 3 mois.
# 3.2 Risque 2 : Licence et exploitation non conformes — le “conduite sans permis” fatal
Décryptage : L’article 15 de la loi VARA No. 4/2022 stipule que toute activité VASP doit être préalablement autorisée, toute opération non approuvée est “illégale”. L’ADGM exige la déclaration préalable à l’émission de FRT, sous peine d’infraction.
Cas d’étude : opération “coup de filet” de la VARA sur 19 VASP
Début octobre 2025, la VARA a mené une action contre 19 prestataires de services de paiement crypto et d’actifs virtuels opérant sans licence, principalement impliqués dans des transferts de Stablecoin et des activités marketing PayFi, promouvant leurs services à Dubaï sans licence VASP. Une entreprise typique a opéré illégalement plusieurs mois, attirant plus de mille investisseurs de détail. La VARA a ordonné l’arrêt des activités et infligé des amendes de 100 000 à 600 000 AED (totalisant plus de 5 millions AED), certaines sociétés devant subir un audit de conformité indépendant.
# 3.3 Risque 4 : Protection des données et cybersécurité — “Hacker + fuite” en double peine
Décryptage : La loi sur la protection des données du DIFC (PDPL, 2021) impose aux plateformes PayFi d’obtenir le consentement pour traiter les données personnelles et de déclarer tout incident de sécurité. Les règles FRVA de la VARA ajoutent des standards de cyber résilience : tests de pénétration obligatoires, protection contre les attaques DDOS. Les amendes peuvent atteindre 10 millions AED.
Cas d’étude : fuite de données sur une plateforme enregistrée au DIFC
Mi-2024, une plateforme FinTech de paiement enregistrée au DIFC (offrant des services de portefeuille crypto) a subi une attaque de phishing, entraînant la fuite de données de 50 000 utilisateurs, incluant historique de transactions et informations KYC, provoquant une vague d’escroqueries. L’enquête de la DFSA a révélé l’absence d’authentification multi-facteurs (MFA) et de stockage chiffré, en violation de l’article 28 du PDPL sur la déclaration des incidents. La plateforme a été sanctionnée à hauteur de 4 millions AED et contrainte à une suspension de 3 mois, les recours collectifs des utilisateurs aggravant les pertes.
# 3.4 Risque 4 : Sanctions et conformité transfrontalière — “géopolitique” et “mines surprises”
Décryptage : La CBUAE collabore avec l’OFAC pour l’application des sanctions, PayFi doit garantir la conformité aux sanctions et la mise en œuvre du partage et de la vérification des informations Travel Rule.
Cas d’étude : amende OFAC conjointe sur une banque CBUAE
En juillet 2025, la CBUAE a infligé une amende de 3 millions AED à une banque UAE non nommée, pour avoir traité des transferts de Stablecoin impliquant des juridictions à haut risque (soupçonnés liés à l’Iran), sans filtrage OFAC ni partage Travel Rule, créant une faille de conformité transfrontalière. Le canal de paiement crypto de la banque, destiné aux transferts MENA légaux, a été compromis par un manque de surveillance, entraînant le gel partiel des actifs et une période de mise en conformité de 6 mois.
Guide pratique de prévention des risques — de la “réaction” à la “protection proactive”
La loi n’est pas une entrave, mais le bouclier solide d’un développement durable en conformité. Sur la base des risques identifiés, les entrepreneurs (projet de fête) et investisseurs (LP/VC) ont des priorités différentes en matière d’identification et de prévention des risques, résumées ainsi :
# 4.1 Cadre de prévention général : construire une “boucle de conformité”
1. Lancement de l’évaluation des risques : audit de conformité et évaluation avant mise en ligne/investissement, couvrant la viabilité du modèle commercial, le Contrôle du risque et la sécurité technique.
2. Internalisation des politiques : rédaction d’un manuel de conformité, formation anticipée des équipes, création d’une culture de conformité.
3. Valorisation technologique : intégration d’outils d’analyse off-chain efficaces, renforcement de la surveillance et de l’atténuation des risques.
4. Surveillance continue : évaluation régulière de l’efficacité du processus d’identification, de surveillance et d’atténuation des risques, avec mises à jour selon les besoins.
# 4.2 Pour les entrepreneurs : méthode en cinq étapes pour l’implantation du projet
Étape 1 : Planification du parcours de licence
Évaluation de la juridiction : par exemple, pour PayFi à Dubaï, privilégier la VARA.
Planification opérationnelle : utiliser le sandbox comme passerelle, puis passer à la licence complète après test.
Étape 2 : Triple barrière de Contrôle du risque et conformité
Constituer une équipe adaptée à la taille de l’activité.
S’appuyer sur des systèmes d’information pour automatiser la surveillance des risques.
Étape 3 : “Pare-feu” de filtrage des sanctions
Mettre en œuvre le filtrage des sanctions lors de l’intégration et en continu.
Éviter autant que possible les points de connexion exposés au “long bras de la loi”.
Étape 4 : Bastion des données et de la sécurité
Adopter des standards élevés de sécurité de l’information et de protection des données.
Effectuer régulièrement des tests de disponibilité et de pénétration pour garantir la conformité dynamique.
# 4.3 Pour les investisseurs : système de “feux tricolores” pour la due diligence
Ne vous fiez pas uniquement au Livre blanc — la conformité est la clé de l’Alpha (rendement supérieur).
Filtrage initial : vérifier le statut de licence VARA ou autre régulateur via les canaux officiels. Vert : licence complète ; rouge : seulement la déclaration du projet de fête.
Due diligence approfondie : réalisée par des professionnels, examen des données et rapports.
Classification des risques : évaluation des risques selon la nature du produit/service.
Mécanisme de sortie : clauses de conformité intégrées au contrat (rachat immédiat en cas d’infraction).
Priorité à la conformité : la voie de l’implantation PayFi au Moyen-Orient
L’activité PayFi aux Émirats arabes unis, en plein essor, est entrée dans une phase de régulation institutionnalisée et normalisée. En 2025, la Banque centrale des Émirats arabes unis et la VARA de Dubaï ont renforcé les mécanismes AML/CFT et d’approbation des licences, et établi des lignes directrices de conformité à travers des cas d’application exemplaires.
En août 2025, la VARA a sanctionné la plateforme de paiement crypto Fuze pour des lacunes dans son dispositif anti-blanchiment, puis en octobre, elle a infligé des amendes collectives à 19 prestataires de services d’actifs virtuels opérant sans licence, illustrant la tolérance zéro des régulateurs envers la “conduite sans permis” et les failles de Contrôle du risque. Ces mesures reflètent l’orientation vers la gestion des risques et le principe de proportionnalité dans la régulation des actifs virtuels aux Émirats arabes unis, offrant ainsi un cadre juridique prévisible pour la conformité PayFi.
À l’avenir, les entreprises PayFi souhaitant s’implanter durablement aux Émirats arabes unis devront intégrer l’évaluation de conformité dès la planification initiale, veiller à la demande de licence, à la connaissance client, à la protection des données et au filtrage des sanctions, conformément aux standards locaux et internationaux.
Un durcissement de la régulation ne signifie pas la fin de l’innovation, mais l’établissement de la confiance et de la sécurité des fonds par l’État de droit. On peut s’attendre à ce que les Émirats arabes unis, sous le principe “innovation ouverte, régulation prudente”, continuent de promouvoir la légalisation et la transparence du système de paiement d’actifs virtuels, offrant ainsi une voie exemplaire pour l’ordre financier numérique régional.
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PayFi aux Émirats arabes unis : Analyse des risques de conformité commerciale
Auteur original : Huang Wenjing
Introduction
À l’heure où la vague Web 3 déferle sur le monde, PayFi (Payment Finance, concept initialement proposé par la présidente de la Solana Foundation, Lily Liu, en 2024) s’impose comme une filière innovante reliant les paiements traditionnels à la technologie blockchain, remodelant à grande vitesse le paysage des paiements transfrontaliers. Imaginez : des utilisateurs réalisant des transferts mondiaux instantanés et à faible coût grâce à la blockchain, sans intermédiaire bancaire, tout en bénéficiant de la stabilité de valeur offerte par les Stablecoins. Il ne s’agit pas seulement d’une avancée technologique, mais de l’aube de la démocratisation financière.
Les Émirats arabes unis, pôle Web 3 du Moyen-Orient, ont mis en place, avec la VARA (Virtual Assets Regulatory Authority) de Dubaï et l’ADGM (Abu Dhabi Global Market) d’Abu Dhabi, un cadre réglementaire crypto-friendly parmi les plus avancés au monde. Pourtant, pour les entrepreneurs et investisseurs ciblant le Marché des Émirats arabes unis (UAE), l’attrait de PayFi cache des “zones à risque” invisibles : les risques de conformité opérationnelle. Comme dans tout marché émergent, l’effet “double tranchant” de la régulation est évident : les opportunités sont abondantes, mais le coût de la non-conformité est élevé.
Au premier semestre 2025, la Banque centrale des Émirats arabes unis (CBUAE), pour manquement à ses obligations AML/CFT (Anti-Blanchiment de capitaux / Lutte contre le financement du terrorisme), a infligé à plusieurs institutions de paiement des amendes totalisant plus de 20 millions AED (environ 5,4 millions USD).
Cet article, axé sur “l’identification des risques et la proposition de solutions”, analyse systématiquement les risques de conformité opérationnelle de PayFi aux Émirats arabes unis. Nous décortiquerons les dernières évolutions réglementaires et des cas concrets, afin d’identifier les “lignes rouges” et de proposer des stratégies et pistes de prévention des risques.
PayFi — Du concept à l’oasis mondiale dans le désert
# 1.1 Qu’est-ce que PayFi ? Pourquoi est-ce “en feu” en 2025 ?
PayFi est la branche paiement de la Finance décentralisée (DeFi), axée sur l’optimisation des processus de paiement via la blockchain et les smart contracts, avec pour priorités : rapidité, sécurité et inclusion. Contrairement aux paiements traditionnels (ex : système SWIFT, où un transfert transfrontalier prend en moyenne 3 à 5 jours), PayFi utilise les Stablecoins (USDT, USDC) ou des protocoles de paiement algorithmiques pour un règlement quasi instantané. Applications typiques :
Messari estime que l’objectif de liquidité PayFi atteint 200 à 250 millions USD, avec une forte hausse. PayFi séduit car il résout des problèmes majeurs : la forte friction des paiements traditionnels (perte de 5 à 7 % sur le taux de change) et les barrières réglementaires/sectorielles. Son design désintermédié en fait le choix privilégié des économies émergentes — la révolution du paiement mobile en Afrique s’appuie déjà sur la blockchain pour avancer à grands pas.
# 1.2 Émirats arabes unis : “Côte d’or” de PayFi ou “labyrinthe réglementaire” ?
Pourquoi les Émirats arabes unis sont-ils si prisés par PayFi ? La réponse réside dans leur positionnement stratégique. Redevenus pays sur la liste blanche du FATF (depuis 2024), membres du G20+, les Émirats arabes unis prévoient que l’économie numérique représentera 20 % de leur PIB en 2025. Le Web 3 Festival PayFi Summit d’avril a encore stimulé le Marché, et le plan Vision 2031 de Dubaï fait des actifs virtuels un secteur clé, avec des géants comme Huma Finance et Athar Finance ayant franchi des étapes majeures en 2025.
Opportunités concrètes :
Comparé à 2024, les Émirats arabes unis sont passés du statut de “paradis crypto” à celui de “laboratoire PayFi”, mais attention à ne pas se réjouir trop vite. Le pays dispose d’une architecture de conformité à trois niveaux : “Fédéral + Émirat + Zone franche”. Les activités PayFi peuvent relever à la fois de la loi sur les paiements de la CBUAE et des règles sur les actifs virtuels de la VARA. Une erreur d’inattention peut entraîner des “surprises multiples” de la part de différents régulateurs.
Cadre réglementaire PayFi aux Émirats arabes unis — Qui “garde la porte” ?
Le système réglementaire des Émirats arabes unis est une toile de précision, couvrant toute la chaîne, des paiements traditionnels à l’innovation blockchain. En 2025, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi CBUAE, les projets PayFi doivent relever le défi d’un cadre unifié, à découvrir étape par étape :
# 2.1 Principaux régulateurs et répartition des rôles
La régulation des activités PayFi aux Émirats arabes unis suit un modèle “diviser pour mieux réguler”, avec quatre piliers principaux :
![] ( https://img-cdn.gateio.im/social/moments- 540025 fc 190342 e 64 e 3 a 5 e 74 bf 2 cb 4 c 7)
Astuce : Si vous êtes une startup PayFi, privilégiez la VARA — elle couvre environ 90 % des activités sur les actifs virtuels, avec un délai d’approbation de 3 à 6 mois. Mais pour les activités inter-zones (ex : émission de FRT à l’ADGM), il faut une double déclaration pour éviter le “vide juridictionnel”.
# 2.2 Exigences de licence : de “l’entrée” au “pack complet”
PayFi n’est pas du “plug and play”. Selon les 7 catégories de licence VASP de la VARA, les activités liées au paiement nécessitent au minimum une double licence Advisory + Payment Services. Les critères d’application incluent :
1. Capital minimum : 100 000 AED (environ 27 000 USD), jusqu’à 1 000 000 AED pour les projets à haut risque.
2. Systèmes AML et Contrôle du risque : respect des obligations AML et “Travel Rule”, surveillance et déclaration des transactions selon les exigences.
3. Audit technique : les Nœuds blockchain doivent être vérifiés pour prévenir les attaques malveillantes potentielles.
4. Localisation : au moins un dirigeant résident UAE, bureau à Dubaï obligatoire.
Mais attention : sandbox ≠ exemption, toute infraction pendant la période de test est sanctionnée à partir de 500 000 AED.
# 2.3 Connexion mondiale : impact “débordant” du FATF et de MiCA
La régulation UAE n’est pas isolée. En 2025, les directives VASPs du FATF exigent que les plateformes PayFi suivent l’intégralité du parcours des transactions off-chain, et les Émirats arabes unis les ont pleinement adoptées. Le MiCA (Markets in Crypto-Assets) de l’UE a aussi un impact indirect : les commerçants UAE acceptant des Stablecoins en euro doivent respecter les obligations de transparence des réserves.
Ce cadre montre que la régulation aux Émirats arabes unis est un art d’équilibre entre “innovation friendly” et “tolérance zéro au risque”. Poursuivons avec une analyse approfondie des risques de conformité opérationnelle.
Analyse des risques de conformité opérationnelle — Cas concrets comme “signal d’alarme”
# 3.1 Risque 1 : Surveillance AML/CFT insuffisante — le “trou noir du blanchiment”
Décryptage : Selon les “Directives AML” de la CBUAE, les plateformes PayFi doivent appliquer une approche basée sur le risque pour remplir leurs obligations anti-blanchiment, incluant la connaissance client (CDD), la surveillance des transactions et la déclaration des transactions suspectes (STR). La première infraction réglementaire peut entraîner une amende de 5 millions AED, et en cas de gravité, le retrait de la licence.
Cas d’étude : défaillance AML sur la plateforme Fuze
En août 2025, la VARA a sanctionné la plateforme de paiement crypto Fuze, enregistrée à Dubaï, pour de graves lacunes dans son système AML/CFT, notamment l’absence de surveillance efficace des transactions à haut risque et le défaut de déclaration des activités suspectes, créant une faille potentielle de blanchiment de capitaux. Fuze, VASP proposant des paiements en Stablecoin et traitant plusieurs millions USD par mois, a négligé la connaissance client. Après enquête, la VARA a infligé une amende non divulguée et nommé un “Skilled Person” indépendant pour superviser la mise à niveau du Contrôle du risque sous 3 mois.
# 3.2 Risque 2 : Licence et exploitation non conformes — le “conduite sans permis” fatal
Décryptage : L’article 15 de la loi VARA No. 4/2022 stipule que toute activité VASP doit être préalablement autorisée, toute opération non approuvée est “illégale”. L’ADGM exige la déclaration préalable à l’émission de FRT, sous peine d’infraction.
Cas d’étude : opération “coup de filet” de la VARA sur 19 VASP
Début octobre 2025, la VARA a mené une action contre 19 prestataires de services de paiement crypto et d’actifs virtuels opérant sans licence, principalement impliqués dans des transferts de Stablecoin et des activités marketing PayFi, promouvant leurs services à Dubaï sans licence VASP. Une entreprise typique a opéré illégalement plusieurs mois, attirant plus de mille investisseurs de détail. La VARA a ordonné l’arrêt des activités et infligé des amendes de 100 000 à 600 000 AED (totalisant plus de 5 millions AED), certaines sociétés devant subir un audit de conformité indépendant.
# 3.3 Risque 4 : Protection des données et cybersécurité — “Hacker + fuite” en double peine
Décryptage : La loi sur la protection des données du DIFC (PDPL, 2021) impose aux plateformes PayFi d’obtenir le consentement pour traiter les données personnelles et de déclarer tout incident de sécurité. Les règles FRVA de la VARA ajoutent des standards de cyber résilience : tests de pénétration obligatoires, protection contre les attaques DDOS. Les amendes peuvent atteindre 10 millions AED.
Cas d’étude : fuite de données sur une plateforme enregistrée au DIFC
Mi-2024, une plateforme FinTech de paiement enregistrée au DIFC (offrant des services de portefeuille crypto) a subi une attaque de phishing, entraînant la fuite de données de 50 000 utilisateurs, incluant historique de transactions et informations KYC, provoquant une vague d’escroqueries. L’enquête de la DFSA a révélé l’absence d’authentification multi-facteurs (MFA) et de stockage chiffré, en violation de l’article 28 du PDPL sur la déclaration des incidents. La plateforme a été sanctionnée à hauteur de 4 millions AED et contrainte à une suspension de 3 mois, les recours collectifs des utilisateurs aggravant les pertes.
# 3.4 Risque 4 : Sanctions et conformité transfrontalière — “géopolitique” et “mines surprises”
Décryptage : La CBUAE collabore avec l’OFAC pour l’application des sanctions, PayFi doit garantir la conformité aux sanctions et la mise en œuvre du partage et de la vérification des informations Travel Rule.
Cas d’étude : amende OFAC conjointe sur une banque CBUAE
En juillet 2025, la CBUAE a infligé une amende de 3 millions AED à une banque UAE non nommée, pour avoir traité des transferts de Stablecoin impliquant des juridictions à haut risque (soupçonnés liés à l’Iran), sans filtrage OFAC ni partage Travel Rule, créant une faille de conformité transfrontalière. Le canal de paiement crypto de la banque, destiné aux transferts MENA légaux, a été compromis par un manque de surveillance, entraînant le gel partiel des actifs et une période de mise en conformité de 6 mois.
Guide pratique de prévention des risques — de la “réaction” à la “protection proactive”
La loi n’est pas une entrave, mais le bouclier solide d’un développement durable en conformité. Sur la base des risques identifiés, les entrepreneurs (projet de fête) et investisseurs (LP/VC) ont des priorités différentes en matière d’identification et de prévention des risques, résumées ainsi :
# 4.1 Cadre de prévention général : construire une “boucle de conformité”
1. Lancement de l’évaluation des risques : audit de conformité et évaluation avant mise en ligne/investissement, couvrant la viabilité du modèle commercial, le Contrôle du risque et la sécurité technique.
2. Internalisation des politiques : rédaction d’un manuel de conformité, formation anticipée des équipes, création d’une culture de conformité.
3. Valorisation technologique : intégration d’outils d’analyse off-chain efficaces, renforcement de la surveillance et de l’atténuation des risques.
4. Surveillance continue : évaluation régulière de l’efficacité du processus d’identification, de surveillance et d’atténuation des risques, avec mises à jour selon les besoins.
# 4.2 Pour les entrepreneurs : méthode en cinq étapes pour l’implantation du projet
Étape 1 : Planification du parcours de licence
Étape 2 : Triple barrière de Contrôle du risque et conformité
Étape 3 : “Pare-feu” de filtrage des sanctions
Étape 4 : Bastion des données et de la sécurité
# 4.3 Pour les investisseurs : système de “feux tricolores” pour la due diligence
Ne vous fiez pas uniquement au Livre blanc — la conformité est la clé de l’Alpha (rendement supérieur).
Filtrage initial : vérifier le statut de licence VARA ou autre régulateur via les canaux officiels. Vert : licence complète ; rouge : seulement la déclaration du projet de fête.
Due diligence approfondie : réalisée par des professionnels, examen des données et rapports.
Classification des risques : évaluation des risques selon la nature du produit/service.
Mécanisme de sortie : clauses de conformité intégrées au contrat (rachat immédiat en cas d’infraction).
Priorité à la conformité : la voie de l’implantation PayFi au Moyen-Orient
L’activité PayFi aux Émirats arabes unis, en plein essor, est entrée dans une phase de régulation institutionnalisée et normalisée. En 2025, la Banque centrale des Émirats arabes unis et la VARA de Dubaï ont renforcé les mécanismes AML/CFT et d’approbation des licences, et établi des lignes directrices de conformité à travers des cas d’application exemplaires.
En août 2025, la VARA a sanctionné la plateforme de paiement crypto Fuze pour des lacunes dans son dispositif anti-blanchiment, puis en octobre, elle a infligé des amendes collectives à 19 prestataires de services d’actifs virtuels opérant sans licence, illustrant la tolérance zéro des régulateurs envers la “conduite sans permis” et les failles de Contrôle du risque. Ces mesures reflètent l’orientation vers la gestion des risques et le principe de proportionnalité dans la régulation des actifs virtuels aux Émirats arabes unis, offrant ainsi un cadre juridique prévisible pour la conformité PayFi.
À l’avenir, les entreprises PayFi souhaitant s’implanter durablement aux Émirats arabes unis devront intégrer l’évaluation de conformité dès la planification initiale, veiller à la demande de licence, à la connaissance client, à la protection des données et au filtrage des sanctions, conformément aux standards locaux et internationaux.
Un durcissement de la régulation ne signifie pas la fin de l’innovation, mais l’établissement de la confiance et de la sécurité des fonds par l’État de droit. On peut s’attendre à ce que les Émirats arabes unis, sous le principe “innovation ouverte, régulation prudente”, continuent de promouvoir la légalisation et la transparence du système de paiement d’actifs virtuels, offrant ainsi une voie exemplaire pour l’ordre financier numérique régional.